lundi 29 août 2016

Coloriage : "peignez comme si vous aviez 4 ans", donner vie à des ruines industrielles (très) rapidement

La canicule, parfois, ça a du bon. Ecrasé par la soudaine chaleur, on se tourne vers des petits projets, du genre de ceux qui traîne sur un coin d'établi depuis déjà trop longtemps, commencé un jour d'enthousiasme débordant pour être aussitôt relégué au rang des 'on verra ça plus tard'. Et donc, tandis qu'Hélios dardait ses ardents rayons, ces oubliés du modélisme ont pris la lumière... et des couleurs. Après un peu de bric-à-brac, c'est au tour de sujets plus 'volumineux' de passer sous des pinceaux grossiers, histoire - une fois encore - d'habiller un peu plus les tables de jeu.
"Mes biens chers frères, mes biens chères soeurs..."
A l'origine, un lot de décors à clipper en plastique, sorte de version originelle des battlezones de chez Mantic qui fonctionnent toutes selon la même méthode : des grappes de décor basées sur une variation d'une même surface, toutes reliées les unes aux autres par des connecteurs plus ou moins solides. A l'arrivée, ça donne des constructions relativement homogènes et voulues comme modulables, mais jusqu'ici je n'ai trouvé personne qui s'amuse à monter et à démonter ses décors Mantic à chaque session. Et pour cause, si le système des connecteurs n'a guère duré, c'est qu'il est assez vaseux : une fois sur trois le connecteur ne tient pas le choc et se brise rendant l'ensemble de l'édifice plus que fragile tout en faisant du montage de la moindre structure une épreuve assez fastidieuse. Le hasard faisant bien les choses, le hobbyiste moyen possède souvent tout ce qu'il faut comme colles diverses et variées pour remédier au problème. Seul hic, le décor modulable n'a plus de modulable que l'épithète fièrement affiché sur l'emballage du produit. Marketing, quand tu nous tiens. Et en fait, ce n'est pas bien grave, un bon décor solide qui sert, vaudra toujours mieux que trois bouts de décors bringuebalants. La modularité, viendra des détails.
Les décors en questions, clippés, collés et même posés sur un socle cartonné histoire de solidifier encore un peu la chose.
Après avoir réussi à édifier un semblant de bâtiment à l'architecture acceptable, la prudence incite à renforcer encore la fragile structure en la collant sur un socle (un simple morceau de carton de calendrier largement tartiné de colle à bois diluée à l'eau et de sable). Un séchage rapide et une couche de gris sur le sol termine ce début de socle. Plus proche du peintre en bâtiment que de Michel-Ange, il s'agit d'aller vite pour obtenir un rendu potable, pas de reproduire le plafond de la chapelle Sixtine. Du coup, une fois tout ce petit monde bien collé, on colore rapidement les constructions d'un marron plus ou moins sombre. Un mélange vite fait dans lequel on vient tremper au petit bonheur un bon gros pinceau suffit largement, l'idée étant de donner un aspect un brin usé et vieilli à l'ensemble, pas trop la peine d'être éxagérément soigneux, c'est le côté libératoire du procédé, aussi appelé "peignez comme si vous aviez 4 ans".
Après séchage, voilà le rendu. Il y a des différences de ton ? Le gris du plastique apparaît parfois en transparence ? Tant mieux.
Canicule aidant, le séchage est rapide. Ca permet de passer d'un édifice à l'autre rapidement et d'enchaîner le barbouillage sans interruption. Pour l'instant, c'est vrai, le rendu n'est pas terrible, rien de grave, ça va s'arranger par la suite. Toujours dans l'optique "peignez comme si vous aviez 4 ans", prenez un bon gros pinceau aux poils fatigués, le pot de rouge et le pot de jaune achetés pour permettre à la marmaille d'exprimer sa créativité, mélangez rapidement sans trop diluer avec de l'eau et trempez-y votre vieux pinceau avant de le tapoter aléatoirement et comme bon vous semble sur votre ruine. Visez un orange relativement vif pour trancher avec le marron, sans trop en faire non plus, l'idée n'est pas de peindre mais de marquer des points de ce qui fera 'rouille' par la suite (oui les méthodes simples ont l'avantage d'être rapide, ça compte quand on a 4 ans).
Un exemple du rendu à ce stade. Un type malin aurait peint l'intérieur des bâtiments (assez difficilement accessibles une fois collés et soclés), mais il n'était pas disponible ce jour-là...
Bof, non ? Pas de panique, il y a une suite. Jusque là, l'ensemble n'est pas horrible, mais disons qu'il manque de profondeur. Plutôt que de passer trois heures à passer cinquante lavis en plissant les yeux, il existe une solution plus simple : un bon gros brossage à sec des familles. Reprenez votre vieux pinceau déglingué, puisez dans votre pot de boltgun métal qui commence à sécher (c'est la seule peinture de votre arsenal que vous ne pourrez remplacer, les enfants peignent rarement avec des couleurs métalliques), passez le sur un vieux bout de carton ou un morceau de sopalin jusqu'à ce qu'il ne reste que des traces de peinture et frottez gaiement vos bâtiments. La magie du brossage opère et votre ruine quelque peu terne gagne soudainement un relief bienvenu.
Et hop, la magie du brossage opère...
Reste à retourner au socle et d'appliquer la même méthode ici avec un premier passage d'un gris plus léger (un simple mélange de noir et de blanc que n'importe quel môme peut produire) puis d'un blanc voire d'un blanc cassé pour ceux qui voudraient se casser la tête.
"Attention, l'abus de brossage à sec rend flou"
Comme quoi, quatre ou cinq tubes de peintures pour enfant et une grosse chaleur peuvent faire des miracles pour des bouts de décor qui traînent.

Petite liste et petit récapitulatif pour ceux qui n'ont rien noté :
  1. Quelques tubes de peinture acrylique bon marché (noir, blanc, rouge et jaune suffisent. Les plus fainéants peuvent prendre un brun et un ivoire) et un peu de peinture métallique (un ancien pot fait l'affaire tant que la peinture reste quelque peu fluide, c'est pour du brossage à sec de toute façon)
  2. Un vieux pinceau
  3. Un fond de colle à bois
  4. Du sable
  5. Du carton fin et rigide (les bons vieux calendriers font toujours parfaitement l'affaire) 

Etape 1 : Montage des bâtiments puis on les colle sur le carton avec le sable. (La plus longue étape, faites ça un soir devant une connerie télévisée où en écoutant votre playlist préférée).
Etape 2 : Passage d'une bonne couche de gris sur le sol et de brun foncé sur les bâtiments (pas besoin d'avoir des couleurs homogènes, la diversité, c'est la vie)
Etape 3 : Tapotage des bâtiments de touches de orange
Etape 4 : Brossage à sec de métal sur les bâtiments et de gris clair puis de blanc sur le sable
C'était la méthode "peignez si vous aviez 4 ans" pour les nuls. Comme vous pouvez le voir, c'est largement suffisant pour du jeu. Enfin, disons qu'on peut s'en contenter.
"Bonjour, on vient pour le match"
"Alors B-132, B133 et B-134. C'est par là"
"Demandez le programme ! Achetez l'album pour coller vos vignettes !"
"Ouaiiiiiiis ! On va gaaaagner !"
"Dépêche, on va louper le début !"
"Relax, je te dis qu'on a le temps, il y a toujours plein de pubs avant..."
"Je rappelle que la chasse aux Pokémon est interdite dans l'enceinte du centre sportif"
Notez qu'à partir de là, on peut peaufiner le rendu. En partant de bâtiments colorés dans un autre ton (en y ajoutant pourquoi pas des marquages), vous pouvez aussi réserver la rouille et la décrépitude à quelques endroits (ne mettez que des tapotages de brun sur votre couleur de base puis des tapotages de orange plus restreints dans vos tâches de brun avant d'appliquer un brossage général. Vous pouvez dans ce cas appliquer également quelques coulures de lavis brun ou sépia pour simuler les coulures de rouille), mais ça demande un peu plus de temps (voir ici, ici ou ici notamment. Sinon, utilisez votre web-fu).

2 commentaires:

  1. C'est en effet plus qu'honorable pour un enfant de 4 ans. ^^
    Et comme tu dis, c'est jouable, et rien n'empêche d'y revenir plus tard pour ajouter du détail.

    Bon, du coup tu as du décor pour Eden-munda ! :-D

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    1. Tu lis dans mes pensées (j'ai surtout aussi beaucoup de décors Deadzone auxquels je n'ai pas encore touché) ! Mais avant de me disperser, je finis les serpents et après je me mets à EDEN. Qui sait, Stygmata et les figs qui vont avec sera peut-être arrivé d'ici là :)

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