vendredi 5 juin 2015

A quoi on joue ? Wings of War

"Soirée sans jeu de rôles conduit souvent au jeu de plateau". "S'il y a autre chose que des pions, c'est presque de la figurine". Passé les dictons de la sagesse populaire ludique, c'est donc autour du désert nord-africain que se sont affrontés quelques-uns des coucous disponibles pour le jeu Wings of War. Retour rapide : Wings of War c'est au départ un jeu d'affrontements d'avions représentés par des cartes dont on programme les mouvements en avance, à l'aveugle (sans savoir ce que font les autres joueurs, pas avec un bandeau sur les yeux). Pas de dés à jeter, rien que de l'anticipation et de la programmation donc. Sur la fin de sa vie, Wings of War a connu une édition dite 'deluxe' qui proposait de remplacer les cartes des avions par des figurines posées sur un socle de la même taille que les cartes utilisées jusqu'alors. Devenu Wings of Glory, le jeu continue aujourd'hui sur cette lancée... tout en ayant au passage conçu un enfant illégitime né à l'étranger (le jeu est au départ né chez les Italiens de Nexus Games) : le bien connu X-Wing qui, en intégrant des dés et des options plus poussées (nécessaires pour représenter les capacités des chasseurs d'une galaxie lointaine, très lointaine), invite à un investissement ludique (et économique !) plus grand.
"Trois p'tits minous, p'tits minousqui avaient perdu leurs mitaines..."
ou vol de Stukas au dessus du désert

Pas ici de missiles à concussion ou de boucliers, puisque les coucous de la seconde guerre mondiale se mettent sur la tronche en plein ciel à coup de bons vieux projectiles de plombs. Hélices vrombissantes et mitrailleuses synchronisées rompent donc le silence de l'azur jusque là abandonné aux volatiles de toutes plumes. La mécanique est simplissime : chacun programme le mouvement de son zinc à l'aide de ses cartes de manoeuvre (virage plus ou moins serré, ligne droite, piqué, immelman...) avant de les révéler et de les appliquer.
Les accrochages commencent entre les bombardiers, plus lents et les virevoltants chasseurs. Mais les premiers ont une tourelle arrière que n'ont pas les seconds. Ca manoeuvre, ça manoeuvre :)
Une fois les manoeuvres résolues très simplement (on place la carte devant celle de l'avion avant de déplacer celui-ci jusqu'à l'emplacement indiqué par la carte de manoeuvre et le tour est joué), les éventuels tirs sont résolus et les pilotes touchés piochent des cartes de dégâts en fonction de l'armement de leurs adversaires, ce qui leur donne des touches de nature différentes (dégâts structurels, moteur touché, pilote, etc.) et des conséquences variables (manoeuvres interdites, armes indisponibles, etc.).
"Avanti ! Garibaldi ! Antipasti !" Le chasseur d'escorte italien voit arriver avec une certaine appréhension ses trois agressifs agresseurs.
Expliqué en quelques instants, le jeu se met en place très vite selon l'une des situations de départ proposées dans le livret ou l'inspiration des participants. Possesseurs d'un lot d'avions récupérés à vil prix, c'est ce jour-là un bête affrontement entre avions de l'Axe (du Japon impérial à l'Allemagne Nazie en passant par l'Italie fasciste) et Alliés (Anglais, Américains, Français libres...) qui se dessina au-dessus du désert nord-africain. Très plaisant l'ensemble se joue facilement avec des non-initiés, quant aux figurines d'avions (du bombardier Stuka au Hawker Typhoon anglais), ils ajoutent énormément à l'immersion, surtout comparé aux cartes d'origines (et sans rien avoir à peindre ! Même si le modéliste obsessionnel pourra s'amuser vieillir un peu ses zincs qui sont en mode sortie d'usine, vol inaugural). Pour le reste, le jeu demande de la précision dans l'anticipation des manoeuvres (la sortie de table est éliminatoire) et une dose d'audace et de calcul.
"Teufel ! Donnerwetter ! Où zont passés Hans et Otto ?", l'un des Stukas survivants tente d'échapper aux agiles chasseurs en filant à toute allure vers son objectif.
Très prenant avec les figurines et toujours compatibles avec le système de Wings of Glory pour lequel une campagne Kickstarter proposait il y a peu le financement de gros aéronefs de la première Guerre Mondiale. Si quelques accrochages légers seront parfaits pour voir vos comparses se prendre à bruiter les manoeuvres de leur pilotes comme des gamins, l'accumulation d'avions peut vite rendre le jeu illisible, notamment lors des croisements. Préférez un format réduit, qui permettra d'enchainer les parties. Avec peu de calcul et pas de jets de dés, le système est une merveille de simplicité et d'efficacité, ce qui permet de sortir facilement le jeu, même sans préparation. A noter que la bâche portant l'image fournie par l'ami Tobias est idéale pour ce genre d'affrontements.

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